EL ASNAM - CULTURE ET HISTOIRE -

  Gnaoui ou la hargne de gagner

Nous nous sommes rapprochés de M. Gnaoui Bahloul, ancien crossman, plusieurs fois lauréat dans différentes courses soit nationales, soit à l’étranger. Il était le compagnon d’Ahmed Klouche, de Mohamed Gouasmi ainsi que de Della Abdelkader.

M. Gnaoui, pouvez-vous nous raconter votre vie professionnelle et surtout sportive ?

A cette question, M. Gnaoui Bahloul lâcha un long soupir en répondant merci, à peine inaudible et commença son récit : « Je me nomme Gnaoui Bahloul, je suis le 9 Septembre 1943 à Chlef, je suis marié et ai cinq enfants, tous adultes. Je  n’ai pas connu l’école mais j’étais dans un foyer sportif dès l’année 1958. J’ai commencé à courir dès cette année de petits parcours à la Bocca Sahnoun, dans la forêt de Moula Abdelkader. On était une très bonne équipe. Nos entraîneurs étaient M. Hansal Mohamed et M. Chouchi Miloud qui étaient de Chlef, nous avions aussi deux autres entraîneurs en athlétisme, en l’occurrence, M. Bouali Bechikh et Boudjouheur de Tipaza.

Nous avions reçu une belle formation de la part de nos entraîneurs surtout Ahmed Klouche et moi-même. J’ai 1957/58  à la ferme et je fus classé 6^ème. En 1960, j’ai participé au championnat d’Algérie aux côtés d’Ahmed Klouche avec l’ASSMA d’Alger, classé 2^ème après Klouche (1^er)

J’ai aussi participé en 1961 au championnat de France où je fus classé 2^ème après Ahmed Klouche (1^er)

Juste après l’indépendance, en 1963, j’ai participé avec l’ASO, à un cross au caroubier à Alger (Seniors) et j’ai brigué la 1^ère place. Les présidents de la ligue d’athlétisme était M. Klouche Abdelkader et M. Taleb Hamid.

En 1964, je fus intégré en tant qu’athlète entraîneur en Athlétisme au niveau du club local ASO puis je fus entraîneur national avec Mohamed Gouasmi. Toujours durant la même année 1964, j’ai été classé 15^ème à Tunis. Durant les jeux maghrébins de Tunis en 1964, je fus élu meilleur athlète et obtint le 1^er prix.

J’ai participé aux jeux méditerranéens en 1975, je ne me rappelle plus du classement.

Je continuais sur ma lancée et ne lâchais aucune participation tant en Algérie qu’à l’étranger. En 1978, je partais pour l’Irak lors du championnat panarabe où j’ai pu récolter la 4^ème place. La même année, j’ai participé au cross en Tchécoslovaquie et je fus classé 15^ème avec 2h 28 mn à l’échelle internationale. En 1979, ma participation aux cross internationaux se faisait de plus en plus présente et je m’envolais vers la Pologne où j’ai participé à un marathon et je fus classé 30^ème (avec 42h 12mn) La même année j’ai participé au cross des nations et je fus classé meilleur athlète en Espagne. J’ai été recordman sur piste d’une distance de 20 km que j’ai couvert en 1h 16 mn durant l’année 1974. La même année j’ai participé au championnat national de cross et je fus classé 2^ème après Mada. De même, j’ai obtenu la première place au marathon d’Alger.

Je fus entraîneur national avec Mohamed Gouasmi durant les années 70, c’est-à-dire de 1974 à 1987

En 1977, j’ai eu pour entraîneur Khoukhi

En 1992, par mesure de solidarité avec le peuple Irakien, j’ai participé à ce marathon d’une longueur de 213 km en 24 heures. Durant la même année 1992, j’ai participé au super marathon Paris-Bretagne (France)

Pour ce qui est de mon parcours professionnel, j’ai été agent au niveau de la direction de la jeunesse et des sports à El Asnam pendant près de quarante ans. Actuellement, je suis en retraite avec 20.000 dinars qui ne me permettent même pas, par moment, de payer mes charges locatives telles l’électricité, l’eau, le téléphone, etc.

J’ai fait les beaux jours de l’athlétisme en Algérie, tant sur le plan national qu’international et je me trouve actuellement dans le besoin. Les autorités locales ne peuvent-elles pas m’aider par un jubilé ou autre afin de me sentir encore algérien ?

                              Propos recueillis par Mohamed Boudia