EL ASNAM - CULTURE ET HISTOIRE -

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L'HISTOIRE DU SCOUTISME PAR MOHAMED NAMIR

L'HISTOIRE DU SCOUTISME PAR MOHAMED NAMIR

L’histoire du Scoutisme par Mohamed NAMIR – Ancien scout -  Membre du Conseil National- Président des SMA de Chlef

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Apparition du scoutisme : Assiégé à Mafeking lors de la guerre de Boers en Afrique du Sud, le général Lord Robert Baden Powell (1857-1941), eut l’idée de créer une patrouille d’éclaireurs afin de guetter l’ennemi et par la suite par des activités civiles d’hommes et de femmes afin d’assumer des charges à leur mesure (transmission de messages, aides-soignants, brancardiers, cuistots, etc…) qui se révélèrent d’une grande efficacité et rendront des services tels qu’au retour à Londres, Baden Powell conçut l’idée de reprendre cette forme d’organisation paramilitaire et de l’adapter aux enfants anglais (en île de Brown sea), dans le Sud de l’Angleterre par des activités d’éducation active d’une grande valeur qu’est le scoutisme qui s’étendra en quelques décennies dans le monde entier. En 1907, ayant comme principe la Loi Scout, la B.A. (bonne action) et la tenue paramilitaire, c’était en 1908.

 Lord Baden Powell fit sa dernière apparition au Jamborée des Pays-Bas (Hollande) et pria les participants à ce jamborée par cette citation « suivez la loi scoute pour la fraternité et la paix ». Sa fille lui succéda.

Émergence du scoutisme en Algérie

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Le martyr Mohamed Bouras (1908-1941), natif de Miliana, dans l’arrondissement d’Orléansville (El Asnam – Chlef) ex-département d’Alger,  dès son jeune âge, doté d’une certaine fierté et après son injuste expulsion de l’école, après l’examen du certificat d’études primaires, organise une manifestation pour protester contre la mesure prise par le Directeur de l’école. En 1922, il adhère à une société de gymnastique et jouera comme goal puis, deviendra le meilleur tireur à la carabine dans la société « la milianaise ».

Mohamed Bouras avec son ami le Raïs Sadek Elfoul créèrent deux patrouilles qui deviennent par la suite le groupe « Ibn Khaldoun » et ce, à l’emplacement du bosquet dit « Boutektoun » à Miliana. Deux jeunes musulmans activant au sein des éclaireurs de France (EDF) constituent deux patrouilles aux EDF avec d’autres jeunes de 12 à 18 ans comme Hadj Hamou Mahmoud, Senhadji Abdelkader, Bouzar Braham, Hamdan Bouzar et Belabdelwahab ainsi que Meddour, Mazouni Hamid (El manchot), Smaïn Dehlouk Mustapha et Larbi Bouamrane  Rachid.

Avec l’entrée en vigueur de la loi de 1901 en ce 7 Juillet, Bouras Mohamed créa officiellement à Alger, le groupe « El Falah » en 1935 dénommé « Scouts Musulmans Algériens ». Dès lors, MM. Azizi-Rebika et Mestghanemi, parents de Bouras, commerçant de son état et compagnon et guide très éclairé, feu Sadek Elfoul, déclarent officiellement le groupe « Ibn Khaldoun » en 1941, ayant comme président, Raïs Sadek Elfoul pour Miliana, suivi par le groupe « El Widad » du martyr  Colonel Si M’hamed Bougara (Commandant de la Wilaya 4 historique), aujourd’hui presque oublié ainsi que son remplaçant le martyr Djilali Bounaâma (Commandant de la W.4 historique).

Toujours en 1941, à Orléansville (actuellement Chlef), Cheikh Abdelkader Addad et les frères Bouziane créèrent les Scouts Musulmans Algériens du premier groupe dit « El Hayat ».

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Cheikh Mohamed Mahdi, grand patriote qui active au sein des EDF, avec son aide au SMA rallia par la suite ces derniers agréés. Vint le tour du groupe « Ech-Charaf » en 1943, toujours avec le Raïs Abdelkader Addad qui sera pris en main par les frères Belkacemi (Bensaïd et Mohamed), tous les deux martyrs durant la révolution algérienne.

Cheikh Addad, très remuant et gênant, fut expulsé de Chlef vers Bejaïa pour soi-disant, par manque d’enseignants, et termine recteur de l’université de Tizi-Ouzou. Nom El Manar avec Raïs Akila (Ahmed Ameur) puis Abdelkader Ghazal de 1962 à 1972 avec Mahmoud Bourabah, Abdelkader Rachidi, Habib Halouadji.

N’oublions pas ces autres groupes à Chlef, comme :« Dhohor El Islam » du Raïs Khaled Bentayeb à la cité Arroudj (Sidi Laâredj), « El Widad » du Raïs Chakor Djeltia Mohamed et Abdelkader Namir, L’unité « la ferme » (Hay El Houria) avec Hachemi Henni-Kouadri (Miki), « El Hilal » de Lardjem de Belkhodja Bénali à Bouchama Maâmar, « A.Benbadis » à HayAs Salem, cité Béneddine (Berrekia Hadj Mohamed) (Hercule),  A Oum El Drou, le groupe Salah Belhamdi avec Ryadh, Groupe Meddahi à Hay Zebboudj, Groupe scout Rue de la République avec Raïs Ameur Ahmed, Groupe scout Filles, La résistance avec la cheftaine Zohra Chaoui, Groupe scout filles, rue El Mokrani,

Les locaux dans la rue Emir Abdelkader (Frères Bensaïd), aujourd’hui Caisse Nationale des Retraites (CNR) et aussi dans les baraques du jardin public, dévastées par un incendie et conforté par les SMA eux-mêmes et se verront expulsés de leur local et remis à d’autres faux scouts nouveaux.

Groupe « As-Salem » à Ténès avec Raïs Déramchi, Chaouch Maâmar, Antar Youcef, Abderrahmane Debza. Groupe « El Hilal » d’Oued Fodda avec Raïs Toualbia Abdelkader à Chenouna à Azzouz. Groupe « Erradja » EMA chez Sahraoui Mohamed et Haraoua Hacène, à Cherchell, aidé par Kheireddine et Beaucousin (1941) Groupe à Téniet-El-Haad du Raïs Chérif Sansal. Groupe de Tissemsilt (Vialar) par les frères Drif et leur sœur Zohra (l’une des premières filles scoutes). A Gouraya – EMA- (Eclaireurs Musulmans Algériens) par Aïder Mohamed et Mohamed Riadh.

Après l’indépendance, les SMA continuèrent leur noble tâche, parrainés par le Front de Libération Nationale (FLN), jusqu’à l’année 1975 avec la création de l’Union Nationale de la Jeunesse Algérienne (UNJA). Le mouvement scout fut mal à l’aise et devint une section de parade pour les festivités nationales et locales.

A la suite des évènements du 5 Octobre 1988, les SMA se retrouvent en juillet 1989 au palais des nations pour un congrès réunificateur (Congrès de la Relance). Mais d’autres embûches viennent secouer le mouvement par une politisation qui n’a pas de fin à sa faim et se trouva devant une impasse, avec deux mouvements scouts : Les anciens des SMA et les nouveaux scouts plus politiques qu’éducateurs. Ces derniers se voient favorisés dans tous les domaines mais sans base scoute, restée, elle, aux mains des anciens scouts, comme jadis, au temps de l’occupation française qui, pour briser l’élan des glorieux SMA, procéda à la création des BSMA (Boys Scouts Musulmans Algériens).

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Enfin, l’histoire retiendra que les SMA et ses anciennes gloires étaient et resteront la fierté du peuple algérien par sa jeunesse martyre tombée au champ d’honneur, décédés et ceux qui sont en vie pour protéger le mouvement qui donna naissance au mouvement national libérateur. Parmi ces derniers, le Raïs Abdelkader Aïssa Boukhtache (le général Scout à la retraite) qui a donné toute son énergie de géant aux scouts locaux et autres en notre Algérie. Ses services aux jeunes pendant plus de 40 ans d’activité, d’éducation et autres animations pour la bonne action (BA) et à ce jour, un grand conseiller dans son domaine.

En cette circonstance et par devoir de mémoire scoute, je citerais tous ceux qui, de près ou de loin ont contribué à ce mouvement :

MM. feu Arab Mohamed incarcéré avec Ahmed Ben Bella en 1950 (Organisation Spéciale – OS), Ben Elhadj (OS), Si Maâmar Ardjoun, torturé à mort à la ferme Cotteret d’Oum El Drou, Les frères Bouziane (expert-géomètre), Cheikh Ahmed Ameur (Raïs Akila), Abdelkader Ghezal, Abdelkader Rachidi, Habib Boulefred (Halouadji), Khaled Bentayeb, Bourabah Mahmoud (condamné à mort à l’âge de 17 ans), Hafidh Aourag,  Abdessemed Noureddine, Abdelkader Namir et ses fils, Ali Ouzidane, Hadj Kouadri Boudjeltia Mohamed, Raïs Kiouar Mohamed Baroudi, Mohamed Boudia (Cheikh), Kamel Bouchama, Abdelkader Mekkaoui et les 28 martyrs scouts de Chlef, Hachemi Henni,  Maâmar Bouchama, Abed Djerrah, Madjid Djerrah, Abdoun Charef Azzouz, Salah Belhamdi,  Khelif Farouk, Rafaï Hocine,  Amari Mansour, Anteur Youcef, Abdou Debza, Les ex-maires de Chlef : Bénali, Djebbour, Aoufene, Chorfa et Djazouli, Moulfi Laïd, Mohamed Aïchouba, Salah-Brahim Abdelhamid, Ahmed Bensouna, Belouazani Ali, Djegaoudi (père et fils), Henni Douma Brahim et consorts, Hadi Mohamed, Abdelkader Harraoui, Ahmed Belbachir, Ziane Laarabat Aïssa, Maâmar Kazoula, Bouaïcha Ahmed, Kouadri Mohamed, Meddah Araïbi Djilali, Batache Tamani et ses guides, Saadaoui Khadidja et consorts, Khaoui Maâmar, Ouadjaout Sid Ali, Madaoui Ahmed, Haouche Brahim,  Boumezrag Brahim, Hamidi Mohamed (Bourouina), Abrous Sahnoun, Chakouri Mustapha, Hartani Abdelkader, Sekrouf Ali, Mohamed Benyahia et cie, Benhadja Ali, Brahim Kalar, Sid Ahmed Ouadjaout, Boukerit Toufik, Hadji Mahmoud, Mustapha Benachiche, Aït  Saâda Bénali et consorts, Mohamed Fellag (Cheikh Ba), Ahmed Abbad, Boudjemaâ Mohamed, Baïzid Larbi, Bensalem Hadj Chérif, Tahmi Djilali, Djilali Ali Hadji, Naas Arabat Ali et Salah, Abderrahmane Boumansoura, Mohamed Houari (Jayet), Khedim M’hamed, Yamoune Noureddine et Mohamed, Belaïdi Mohamed, Benouaourane et fils, Slimani Mohamed, Belkacemi Ali, Belkaïm Aziz, Djazouli Boudjeltia, Mesnoua Mansour, Mendès Mohamed,  Les frères Maâmeri M’hamed et Abdelkader, Hadj Abboura, Hadj Hocine Medjahed, Hadj Smaïn Mehbali, Hadj Mohamed Belhamdi et fils, Hadj Maâmar Abboub, Meksi et fils, Les frères Mihoubi, Benbouali Bekheira, Kriche Khélifa, Ali Boudina.

A tous ces éléments scouts, notre respect et notre admiration pour leur soutien et leur bénévolat au service de la jeunesse algérienne.

« Mohamed Bouras, un exemple pour tous » Biographie : Enfance et adolescence : Né à Miliana, le 26 Avril 1908- Etudes primaires à Miliana puis, exclu après l’examen du certificat d’études primaires (CEP) – Organise une manifestation contre la mesure prise par le directeur de l’école – En 1922, il adhère à la société « La milianaise » de gymnastique et jouera comme goal. Il fut l’un des meilleurs tireurs à la carabine de ladite société. En 1926, il travailla à Maison Carrée (El Harrach, actuellement). Il est par la suite recruté par les services de l’amirauté d’Alger en tant que secrétaire dactylographe ayant pour cheff de service (A. Came), lui-même chef scout. En 1930, il s’intéresse au football, joue aux deux magots et sera l’un des meilleurs joueurs du Mouloudia d’Alger, en équipe première. En 1932, il s’intéresse à la langue arabe et entre au cercle du progrès et suit ses cours à la « chabiba », le soir, avec Ali Fadhi de même qu’il fit des études à la faculté d’Alger ainsi qu’il le dit dans sa lettre adressée à Eddif Yahia. En 1934, il encourage la troupe « El Kawkab et Tamthil ». Il découvre une organisation qui convenait à son caractère. Après avoir vécu les festivités de la célébration du centenaire de la colonisation et la présence des scouts européens en Algérie et à Alger. Avec Sadek Elfoul, son ami fidèle d’enfance et avec l’entrée en vigueur de la loi de 1901 sur les associations, il fonde le premier groupe agréé « El Falah » des SMA à Alger, après avoir, lui et son ami Sadek Elfoul, créé le groupe « Ibn Khaldoun » à Miliana, auparavant en 1930 qui sera considéré comme le fer de lance des SMA et une base de départ pout l’extension du scoutisme en Algérie. En 1936, il participe au congrès des élus tenu au Majestic (Atlas) en même temps qu’il militait au mouvement « Islah » de Cheikh El Okbi avec Amar Ouzegane et Mesghenna qui fera partie du 1er Comité Directeur de la Fédération SMA. De 1936 à 1939, Mohamed Bouras se consacra presque entièrement au scoutisme par ses déplacements à Blida chez El Khadaoui, à Miliana pour encourager Sadek Elfoul, à Médéa et Tizi Ouzou avec Boubrit et Fredj. Dès 1939, il organise le camp fédéral d’El Harrach consacré à la première fédération des Scouts Musulmans Algériens, créée officiellement le 7 Avril 1939. Mohamed Bouras perçoit des perspectives beaucoup plus audacieuses et s’était rendu à Vichy, en France pour y rencontrer les dirigeants scouts. Employé dans les services de la Marine à Alger, il dut falsifier un titre de permission ce qui lui valut son exclusion de son poste. Bouras visite le siège du gouvernement de Pétain pour appuyer la demande d’adhésion de la fédération SMA auprès du collège du scoutisme français mais au vu de la lettre du secrétaire général du scoutisme français pour le ralliement aux scouts français ce qui signifiait pour Bouras,  la dissolution pure et simple de la fédération des Scouts Musulmans Algériens. Certes déçu mais nullement découragé, en septembre 1940, il suivra à ses frais, un cours d’Education Physique et Sportive mais les évènements de Clermont Ferrand ne lui facilitent pas la tâche d’arriver en tant utile à Vichy où il aurait profité de l’occasion et traversa la ligne de démarcation et prendra contact avec des dirigeants allemands de la commission d’armistice siègeant à Alger mais, noyauté par les services de renseignements français.

Après 13 longues années de services, un beau cadeau attendait notre frère Bouras, sans trop d’explications et sans pitié, on lui notifiait son licenciement. Après cette exclusion, il passa un concours de secrétaire dactylographe à la Direction Départementale du Service de l’Armistice (DDSA) du Colonel Cross du service français supervisé par le Général  Weigan. Le 8 Mai 1941, piègé par les services du contre-espionnage français, Bouras fut arrêté et torturé inlassablement pendant plus d’une semaine sans résultat. Le 14 Mai 1941, il fut traduit devant le tribunal militaire d’Alger constitué en cour martiale, où il est inculpé de trahison et condamné à mort. Le 27 Mai 1941, Bouras Mohamed est exécuté à l’aube au Polygone d’Hussein Dey. Le chahid Mohamed Bouras qui militait pour l’indépendance de l’Algérie libre, est mort en héros et il est inhumé au cimetière de Garidi 1 de Kouba (Alger) où il repose en paix. (Que Dieu lui accorde Sa Miséricorde. Depuis lors, le 27 Mai a été institué comme  journée nationale du Scout.

Mohamed Namir, Membre du Conseil National, Président des SMA de Chlef.

 

 

 



23/06/2014
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