EL ASNAM - CULTURE ET HISTOIRE -

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LES HABITS TRADITIONNELS

Maghreb
Dhakirate El Madina - Radio Chlef - Algérie

Posté par boudia2007 le 3/2/2009 11:20:00 (7 lectures) Articles du même auteur

Ce Samedi 31 janvier 2009, dans l'émission "dhakirate el madina"dirigée par Abdelkrim Houari, la Radio Régionale de Chlef nous a gratifiés d'une belle émission sur les habits traditionnels ouvrant la voie aux auditeurs pour participer aux débats en direct sur l'antenne.

 









En effet, dans l'émission de ce Samedi 31 Janvier 2009, il a été question de l'habit traditionnel en Algérie et surtout dans la région de Chlef. L'émission a crée un tel engouement de la part des auditeurs qu'il a été impossible aux techniciens de la Radio de pouvoir juguler toutes les communications des citoyens qui demandaient à intervenir en direct sur l'antenne, tellement le sujet était au plus près d'eux, dans leur vie de tous les jours. Je vous donne ici, les quelques thèmes qui ont jalonné l'émission pendant presque deux heures consécutives, entrecoupées seulement par quelques minutes, laissant la place aux informations de 21 heures:

LES HABITS TRADITIONNELS  POUR  HOMMES ET ENFANTSKachabia moderne (ouverte devant)Kachabia moderne (ouverte devant) tissée à la main (faite en laine et en ouber). Ressemble au Caftan « hommes » qui a son origine en Perse et dans l’empire Ottoman. Dans ce dernier, le Caftan était remis comme récompense aux soldats. Il a aussi été utilisé par les princes, les notables ainsi que les hommes d’art et de culture en Andalousie.Kachabia traditionnelle ou kachaba : Elle est confectionnée comme la première en laine et poils de chameaux mais fermée de l’avant par un enjolivement. (Tissée en laine et ouber). La vraie kachabia arabe devait présenter exactement  7 ouvertures dont deux sur le milieu des manches. Ces deux ouvertures étaient laissées pour permettre aux hommes pieux de pouvoir faire facilement leurs ablutions sans pour cela enlever la kachabia, surtout en hiver. Les différentes sortes de Kachabia avaient toutes une capuche, assez ample, qui prémunissait son propriétaire des vents cinglants en hiver. Gandoura pour homme – (ABAYA) : Robe pour homme brodée des Hauts Plateaux algériens. Burnous : Burnous en laine blanche‚ tissé à la main‚ de BOU-SAADA. Burnous en poils de chameau  généralement de couleur marron. Kachabia pour enfant : Elle est confectionnée de la même façon que celle de l’adulte. Elle peut être soit blanche et très légère ou bien marron confectionnée avec de la laine et du « ouber »Ensemble traditionnel de cérémonie : C’est un ensemble constitué de quatre pièces plus une Chéchia (turque rouge, tunisienne rouge, ou bien blanche brodée. L’ensemble est constitué d’un pantalon traditionnel, d’une chemise, d’un gilet et de mules en cuir rouge ou blanc. Cette tenue est généralement observée pendant les circoncisions. Avant cette cérémonie de baptême (circoncision), l’enfant ne porte qu’une longue chemise qu’on appelait «3abaya » C’est à partir de la circoncision et après la guérison totale que l’enfant commence à porter le pantalon traditionnel avec gilet généralement sans veste. Habits traditionnels du centre : Les Burnous traditionnels en laine blanche ou en ouber (poils de chameaux). Le burnous est un habit traditionnel. Il incarne la virilité et l’attachement aux traditions. Cela fait ressortir le rang social de l’individu.  Nous avons plusieurs sortes de burnous utilisées au centre du pays et en particulier dans la région du Chéliff. (El Asnam) 1/- Le burnous blanc en laine ou en soie 2/- Le burnous noir en laine (qu’on appelle aussi « Zoughdani » -  3/- Le burnous marron  en laine et ouber (poils de chameau) Il y a différentes qualités de burnous « ouber ».  Certains burnous ont été utilisés  dans différentes autres couleurs mais ils étaient plus ou moins considérés comme habits militaires et de notables (rouge pour les Caïds, blancs pour les Aghas et bleus pour  les bachaghas et leurs spahis ou douayers) Mais généralement ces burnous étaient confectionnés dans de la feutrine ou drap anglais qu’on appelle (Melf). Nous remarquerons ici, que les couleurs sont choisies sciemment pour représenter le drapeau tricolore français, lors des cérémonies officielles auxquelles sont conviés les représentants de la société civile qui sont les Bachaghas, les Aghas, les Caïds, ces mêmes couleurs étaient observées dans le sens inverse,  c’est-à-dire, rouge pour le Caïd, blanc pour le Garde Champêtre et bleu pour le  Chef de Fraction. Pour différencier ces deux sortes, existaient des décorations spéciales pour les Bachaghas, les Aghas et les Caïds. La kachabia était aussi confectionnée à partir de laine blanche ou de couleur marron et tissée généralement dans les maisons, au niveau des foyers, par les femmes et les jeunes filles. Dans villes on arborait surtout la kachabia marron en laine ou en ouber (poil de chameau) qui donnait une certaine prestance et un certain rang dans la société. Pour ceux qui ne pouvaient se permettre des extravagances en matière d’habillement traditionnel, ils se tournaient vers la Kachabia en feutrine (Melf) Elle est aussi appelée « Djellaba ». Ce mot a été repris actuellement pour les femmes et qu’on appelle aussi « hidjab »El âbaya : Gandoura ou robe  en popeline, en tissu très fin pour les périodes de chaleur et en gros tissu pour les saisons froides. Elles étaient confectionnées dans différentes couleurs parfois chatoyantes (jaune, vert, bleu, marron, blanche) Saroual Ettestifa : plissé  à large bassin (il est mis généralement avec une grosse ceinture en tissus ou en laine tissée) Le pantalon traditionnel plissé est confectionné en tissu popeline de très bonne qualité. Nous enregistrons une nomenclature de ce pantalons dont les plis sont comptés (nous avons des pantalons avec  9 plis de chaque côté de la braguette – 11 plis et 13 plis, ce qui nous donne : 18 plis, 22 plis et 26 plis, tout dépend de la taille de l’utilisateur. Il peut être de différentes couleurs. Est appelé aussi (Saroual el far’â), car ayant un fond de culotte très ample mais sans plissés - Seroual el Ga’âda: qui diffère un peu du précédent car ayant un fond de  culotte s’arrêtant au niveau moyen des cuisses (utilisé surtout dans l’Algérois et la Kabylie) qu’on appelle aussi Saroual El Biskri. Il était bien sûr utilisé couramment dans la région de Biskra. Cette sorte de pantalon était utilisée par les travailleurs, dont le fond de culotte ne les gênait nullement dans leurs travaux au quotidien. El djilia – qu’on appelle aussi « Bad’îya » en arabe. Cette dernière est brodée et mise durant les fêtes ou la fantasia. Elle est confectionné avec du tissu de qualité dans différentes couleurs mais celles-ci doivent être unies avec le pantalon que l’on doit porter ainsi qu’avec la veste pour former un ensemble de trois pièces. El fista: C’est une veste, généralement confectionnée dans le même tissu que le pantalon plissé et le gilet. Les trois éléments forment un « costume trois pièces » très élégant. Généralement, ces habits sont soit confectionnés par les femmes au niveau de la cellule familiale pour ce qui est des burnous et les Kachabia mais pour les pantalons, gandouras et gilets c’est plutôt chez les tailleurs artisans. Il faut ajouter à cela la confection  de chemises. El kmedja – C’est une chemise assez longue qui est arborée en-dessous du gilet (bad’îya). Elle servait aussi de chemise de nuit pour les hommes. Chachia C’est une coiffe qui ressemble à la chéchia tunisienne et qui comporte une crinière de fils de soie noire. Stamboulia ou chachia turque: C’est une coiffe utilisée généralement par les militaires turcs et par les Beys Turcs et je crois c’est une mode qui était observée par tous les habitants de l’Empire Ottoman (Eddaoula El Athmania) de l’Occident vers l’Orient, c’est-à-dire, dans tous les pays arabes et musulmans. Âraguia C’est une coiffe qui se met généralement sur la tête sous le turban (ou chèche blanc). Cette  araguia est faite soit avec du tissu doublé, soit tricotée avec le crochet. El tham ou Le chèche blanc (Turban) comme on l’appelle au centre du pays – C’est une longueur de tissu de deux mètres ou trois mètres de tissu blanc très fin que l’on enroule sur la tête et dont on laisse une partie pendante sur le côté ou en arrière. El âmama : C’est un turban fait avec du tissu jaune et comportant différent dessins suivant les contrées et comportant des petites boulettes qu’on appelle « mûres » « toutates ». Le prix est généralement déterminé suivant le nombre de « toutates ». Il est enroulé sur la tête et on en laisse une partie pendante sur la nuque. Il mesure parfois jusqu’à 5mètres de long. El guannour : C’est une coiffe qui est formée en sorte de casque assez haut au-dessus de la tête et entouré d’un chèche blanc tenu par une ficelle noire en laine (confectionnée avec  du « Guiame » fine laine qui sert dans le tissage et qu’on nomme tout simplement Khaïte). El hzam : Utilisé communément par les hommes et les femmes (Ceinture très large tissée dans la laine).Pour clôturer la tenue traditionnelle, nous avons aussi les souliers qui sont confectionnés en vrai cuir, généralement chez un artiste cordonnier et qu’on appelle  (Soubate bouscale) Je pense pour ma part que l’on fait ici allusion aux chaussures « Pascal » très à la mode dans le temps.

Pour se chausser on utilisait aussi des mocassins de cuir confectionnés chez des artisans cordonniers ou chez un artisan qu’on appelait « cherak » ainsi que des sandales dont la semelle était généralement taillée dans le tissu d’un pneu et ses lamelles en cuir. Ce « cherak » confectionnait aussi de petits mocassins rouges pour les bébés et petits enfants en bas âge. Pour les plus pauvres, surtout à la campagne, les khammès par exemple, portaient des « boumentels » une sorte de brodequins faits avec des peaux de mouton ou de vache et retenus avec une cordelette (chrite natté avec du palmier-nain (doum).Ces brodequins les prémunissaient contre le froid durant la période des labours et semailles.

Je vous ai donné ici, l'essentiel de l'émission et je tiens à remercier notre chroniqueur émérite  Monsieur Abdelkrim Houari qui se dépense sans compter pour la réussite de ses émissions ainsi que Monsieur Abdelhamid Boukra, directeur de la Radio Régionale Chlef pour nous avoir ouvert les portes de ce média combien nécessaire à la formation culturelle et sociale du citoyen d'aujourd'hui et de demain.

    

 
 

 

 



12/02/2009
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