EL ASNAM - CULTURE ET HISTOIRE -

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Roman "La cage et l'envol"

La cage et l’envol

Edilivre – Éditions APARIS

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© Edilivre, Éditions APARIS – 2008

ISBN : 978-2-35607-798-1

Dépôt légal : Mai 2008

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

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Rachid, âgé de 24 ans, d’une forte corpulence, mesurant 1 m 80, faisait du judo et du Karaté pendant ses moments de loisirs, Il était aussi un joueur acharné au P.S.A. mais la malchance ne le quittait pas. Il avait une famille à charge à laquelle il subvenait tant bien que mal dans l’attente d’un coup de chance qui métamorphoserait peut-être sa situation sociale. Chaque semaine, il était indécis quant à jouer ou non au P.S.A.

Il se disait que si je ne joue pas cette semaine, je risque de perdre ma chance pour toujours, et c’est ainsi que chaque fin de semaine, il allait déposer au moins une grille ou deux avec toujours présent l’espoir de gagner le lendemain. Cela a duré trois ans et la chance ne voulait pas sourire à Rachid.

Déçu et au comble du désespoir de pouvoir se payer une vie de luxe ne serait-ce que quelques jours, il décida de jouer sa dernière chance en mettant le « paquet ».

Il joua cette semaine cent cinquante dinars. Il alla comme de coutume, d’un pas presque hésitant déposer ses grilles chez le revendeur.

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Il espérait que cette fois-ci c’était sa chance et qu’il lui fallait jouer ces 150 dinars qui faisait un trou dans son maigre budget.

Après avoir bu un café avec ses amis, qui ne cessaient point de la taquiner en l’appelant ainsi :

– Hé ! Le futur millionnaire ! Ne nous quitte pas comme cela. On ne connaît plus ses amis maintenant ?

Il se détacha du groupe avec un sourire qu’on aurait dit une grimace, un bonsoir à peine audible et un geste furtif de la main, l’esprit hanté par l’appréhension, une certaine peur de devoir perdre encore une fois.

Mais ce n’était point cela qui l’abattrait. Il était très dynamique. Il a tout de suite retrouvé son sourire, une heure après.

Il était vingt heures trente. Il décida d’aller voir un film au cinéma du genre qu’il aimait beaucoup et qui était le meuble et le contenu de tous ses rêves : un film d’espionnage.

Tout au long de la durée du film, ses pensées étaient occupées presque en totalité par ce que pourrait lui réserver le sort le lendemain.

Après la sortie du cinéma, il déambula par les rues désertes plongées dans un silence des plus envoûtants que troublait seulement le pas résonnant d’un promeneur attardé, impatient de rentrer chez lui.

Il était onze quarante-cinq du soir. Il décida d’aller se coucher. Dans son lit, il n’arrivait pas à fermer l’oeil tant il voulait dormir. Les yeux fixaient les plus profondes ténèbres pour s’y habituer. Il essayait de se concentrer pour pouvoir se reposer, mais durant des heures, il fut victime d’une insomnie de par son

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imagination vagabonde. Peu à peu, le roi des songes l’enveloppa de son voile libérateur. Il passa une nuit des plus agitées.

Quand il se réveilla le Dimanche matin à neuf heures, sa tête était lourde et ses oreilles bourdonnaient tant il avait fait des cauchemars terriblement affreux. Ce que Rachid redoutait, ce n’était pas ces maux de tête, ni ces cauchemars, mais l’éventuelle et impitoyable décision du sort qu’il attend depuis hier, depuis des semaines, depuis des mois, depuis des années. Ce qu’il redoutait aussi, c’est de perdre en un tour de main les cent cinquante dinars, qui représentaient pour lui presque une semaine de travail.

Il but son café et prit un sandwich en guise de petit-déjeuner et sortit à la rencontre de ses amis qui l’attendaient dans leur café habituel. Il était aimé de tout le monde. Il saluait tout un chacun, petit et grand, au passage et plaisantait avec les uns et les autres. Il avait toujours le sourire. Il était d’un tempérament gai et demandait peu à la vie pour être joyeux.

Arrivé en ville, il se dépêcha d’aller rejoindre ses amis pour pouvoir faire une partie de belote et ainsi tuer le temps jusqu’au déjeuner, dans l’attente des rencontres sportives qui doivent se dérouler à partir de quatorze heures trente.

Ils jouèrent plusieurs parties de belote et plaisantaient entre eux, mais surtout en taquinant Rachid qui leur donnait matière à plaisanter en souriant comme un bébé cadum.

Il était plus de midi trente. Ils se quittèrent en se donnant rendez-vous pour le lendemain au travail. Rachid, ayant bu beaucoup de café, ne put rien manger. Sa mère s’en inquiétât et lui dit :

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– Rachid ! Mon fils ! Mais tu n’as rien mangé ?

– Mais si ! Maman ! Je n’ai pas tellement faim, c’est tout !

Son père aussi, remarqua que Rachid n’était pas dans son assiette ce jour-là. Mais, il ne lui fit pas la remarque afin de ne pas le gêner encore plus devant ses petits frères et soeurs.

Il se leva et alla dans sa chambre. Il mit un disque de la trompette d’or Georges Jouvin qu’il aimait beaucoup. Cela le reposait beaucoup. Ces complaintes traduisaient peut-être son état d’âme et lui procurait un tant soit peu de quiétude et de repos moral.

En écoutant la musique, il méditait et ses pensées vagabondaient sans limite. Il avait un pressentiment qui le prédestinait à un avenir meilleur. Il ne savait pas pourquoi, mais il y croyait dur comme fer.

Il était près de quatorze heures trente, il fut tiré de sa rêverie par son frère qui le hélait du dehors en lui rappelant ainsi :

– Hé ! Rachid ! Réveillez-toi ! Il est quatorze heures trente. Les rencontres sportives vont débuter incessamment. Allume ta radio !

Il se leva et alla allumer la radio. Il éteignit le tourne-disque et alla s’allonger sur son lit pour mieux se reposer de la nuit blanche d’hier et pouvoir suivre les rencontres et les résultats en toute tranquillité.

Il suivait les rencontres à la télévision, le poste radio collé à l’oreille, sursautant et tressaillant à chaque but marqué ou à chaque bonne action de l’équipe qu’il ne voudrait pas qu’elle gagne. Echauffé par l’attirance du jeu, il se mit à traiter l’arbitre de « vendu » et les joueurs de l’équipe de tordus et de sous-alimentés.

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16/11/2009
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